DIALOGO CON LA MUERTE

Création Vidéo – Trilogie

Voici en avant première l’Opus premier de notre création Vidéo ” DIALOGO CON LA MUERTE”
Ce projet parle de la mort, de notre rapport à la mort. Pourquoi avons nous peur d’elle, que nous enseigne-t-elle…

Voici le deuxième opus de la trilogie « Diálogo con la Muerte », intitulé « L’enfer c’est les autres ».

Cette réflexion sur la mort déclinée en 3 opus aborde 3 visions d’appréhender  ce sujet tabou et terrifiant.

Ce deuxième opus  aborde la mort, non pas au 1er degré, comme la peur de mourir, mais au niveau social, ou comment
l’on peut se sentir « mort » dans sa propre vie.

 

 
 

Note d’intention

Après avoir été submergé par l’angoisse  mortifère, la peur de l’inconnu  et toutes les craintes associées  au concept de mort, nous  voilà maintenant  confronté à la mort comme sensation vécue dans le présent. Certaines situations, certains moments de nos vies, nous  font nous sentir morts, délaissés.

Le sentiment d’abandon ne serait-il pas une forme de mort sociale ?

Or, on ne se sent  délaissé, ou abandonné  que s’il y a un autre. Les autres ont alors un rôle très important, voire primordial dans cette sensation.  Nous nous  jugeons vis à vis du regard de l’Autre. Dans Huis Clos, d’où est tirée la célèbre citation « l’enfer c’est les autres », Jean Paul Sartre explique par ailleurs son point de vue, point de vue qu’il approfondit dans une interview : « Mais « l’enfer c’est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c’était toujours des rapports infernaux. Or, c’est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d’autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu’ils dépendent trop du jugement d’autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu’on ne puisse avoir d’autres rapports avec les autres, ça marque simplement l’importance capitale de tous les autres pour chacun de nous…

….À partir de là, il est bien évident qu’ils sont lâches ou méchants. Par exemple, s’ils ont commencé à être lâches, rien ne vient changer le fait qu’ils étaient lâches. C’est pour cela qu’ils sont morts, c’est pour cela, c’est une manière de dire que c’est une « mort vivante » que d’être entouré par le souci perpétuel de jugements et d’actions que l’on ne veut pas changer. » *

C’est à partir de cette explication que nous avons commencé à construire notre  réflexion sur le sujet et à la confronter avec  notre propre expérience de l’existence en tant qu’individu social. Cette explication se révèle d’un nouveau jour dans un monde contemporain qui focalise l’individu sur son image et son paraître à travers les réseaux sociaux et les médias. Il faut séduire l’autre et à tout prix.

La sur- exposition de son image et du coup la dépendance au regard de l’Autre conduit  à une certaine « mort ».  Mort dans le sens  où nous sommes réduits à vivre emprisonnés, les yeux de l’autre devenant alors notre miroir.  Nous souffrons en fait d’une extrême solitude intérieure, et nous ne sommes plus  en mesure de nous régénérer  quand la seule nourriture devient l’approbation du regard d’autrui.

En ce sens, je trouvais intéressant de traiter sa propre « mise en enfer ».

D’abord la « diva » tantôt applaudie et sûre d’elle même, tantôt confrontée à l’indifférence est soumise à son propre jugement intérieur, impitoyable. Puis dans la dernière partie de la vidéo deux facettes d’elle même sont mises en évidence : On y voit un être désabusé et un autre énigmatique et neutre, en train de fumer des bulles. Cet Autre est en fait  son propre soi, celui qui juge, celui à qui on doit « rendre des comptes » : nous sommes notre propre « ennemi, nous nous mettons dans des « rôles », nous nous fabriquons des « masques ». Les Autres ne sont que des faire-valoir et ne nous renvoient en fait que la propre perception de nous mêmes. L’enfer est donc un état que nous nous construisons, à cause de peurs, de l’éducation,  de l’environnement et de tous ce qu’autrui portera sur nous comme jugement.

 

La musique de  cette partie de la vidéo décrit la sensation vécue par  le personnage :

« Estoy metida entre cadenas

estoy como la que está cautiva

mira si vivo con pena estoy muerta estando viva »

Par des chaînes je suis enserrée

Je suis tenaillée, en captivité

Regarde la peine dans laquelle je vis,

Comme si j’etais morte tout en étant en vie

 

Répétée plusieurs fois, cette letra agit comme un mantra, accentuant le désespoir et la tristesse du personnage. Cette fin nous amène à méditer et réfléchir sur notre condition humaine, sur les notions de libre arbitre, et d’estime de soi.

« Nous ne sommes sans doute pas libres de cet argile ou de ce marbre dont nous sommes faits, mais nous sommes libres de la forme que nous lui donnerons. »*

*  L’art de mourir  ed. Pocket Spiritualité Marie de hennezel et Jean-Yves Leloup

 

 

 

Opus 1 – “La Mort, Amor”

« Lorsque nous sommes vivants, la mort n’est pas. Lorsque la mort est là, nous ne sommes plus. Dès lors, dans la mort que crains-tu exactement ? »
Épicure.

 

Making of make up

Trailer