Compagnie Luisa, création 2013-2014
A fleur de peau…
La peau, notre enveloppe, notre protection… Limite mais aussi interface, relation avec l’extérieur et donc notre rapport sensible au monde. Image ? Apparence ? Pas seulement : elle exprime ce que nous ressentons, elle est un reflet de notre être intime. Notre peau « parle ». Elle en dit plus que ce qu’on s’autorise…
Alors quand la peau « parle », quand elle rougit, démange quand elle tire, quand elle brûle…Asséchée, lésée, irritée, écorchée, la peau se métamorphose, l’apparence se modifie. Enlaidie, la peau est devenue rugueuse ; épaisse mais aussi vulnérable et sensible. Ce qui semble un masque donne à voir au contraire une intimité, sous sa forme la plus dénudée : fragile et secrète. Le regard de l’Autre est difficile, tandis que son propre regard est insupportable.
Dévoiler son intimité…sa fragilité… Ici se trahit le secret d’une lutte interne. Une partie de soi que l’on voudrait cacher, taire mais qui décide d’exister quand bien même. Plus on lutte pour la dissimuler et plus elle revient en force, plus on la nie et plus elle se montre monstrueuse. Cette insupportable altérité. Jusqu’au moment, où on accepte de laisser parler cette partie de soi, notre face sombre…
Certains maux sont le reflet d’un questionnement profond et deviennent porteurs de sagesse : Transcender la douleur afin de se diriger vers le chemin de la connaissance de soi. Lui offrir une autre voie pour se dire, se danser, …flamenco à fleur de peau.
A fleur de peau est un spectacle cathartique où la danseuse Eva nous dévoile avec délicatesse et humilité, sa sensibilité exacerbée.
Une introspection âpre et poétique.

Sortie du 1er Disque de la Compagnie Luisa!
Un voyage au cœur de l’intime
Le spectacle « À fleur de peau » est né de la nécessité viscérale de raconter, de transcender certains maux grâce à l’énergie de la danse et de la musique. Autour de la thématique de la peau, le spectacle met en lumière le rapport fragile, particulier que nous entretenons avec cet organe, limite entre notre intérieur et l’extérieur…Cette introspection dévoile une sensibilité exacerbée… Transcender la douleur afin de se diriger vers le chemin de la connaissance de soi. Lui offrir une autre voie pour se dire, se danser, …flamenco à fleur de peau.
Cet opus, par sa dimension poétique et singulière, nous a tellement touchés, que nous avons souhaité graver son empreinte en enregistrant la musique.
À l’image d’une quête initiatique, le travail s’est converti en une véritable aventure humaine, artistique et spirituelle. C’est ainsi que nous envisageons notre art : sensible et profondément libre.
Les thèmes musicaux de ce disque traduisent parfaitement les émotions qui nous traversent, nos incertitudes, nos désirs, nos joies, nos peines. Et chaque note, chaque sonorité, chaque mélodie résonnent au plus profond de nos cœurs et de nos chairs. Elles nous ramènent à la vie, à nos corps Elles nous rendent à notre humanité toute entière.
À la manière d’une catharsis, la musique et la danse nous délivrent et nous invitent à sentir, à aimer, à partager, à accueillir chaque moment de vie et à remercier.
Nous exprimons notre immense gratitude à cette si belle équipe humaine et artistique, famille de coeur, spirituelle et musicale :
Samuelito, Matías López « el Mati », Laurent Compignie, Alex et David Carrasco ainsi que leur famille, Nicolas Rouleau, Vicente Pradal et sa famille, Alberto Garcia, Niño de Elche, Luis Rigou, Helène Arntzen, Diego Pittaluga et toute l’équipe du TAC.
Chers auditeurs, nous vous souhaitons d’être émus autant que nous le sommes à l’écoute de ce disque, et nous espérons qu’il aura une résonance particulière en chacun d’entre vous.
Eva Luisa/Juan Manuel Cortes.
Le programme :
1. El espejo donde te miras. (Soleá Apolá). Minutage 5’25.
2. Pena de amor. (Granaína). Minutage 5’28.
3. Divina naturaleza. (Liviana/Serrana). Minutage 10’10.
4. Ex-Aima. (Petenera Grande). Minutage 2’29.
5. Egrégore. Minutage 2’23.
6. Songe Capricorne de Roland Dyens. (Adaptation por Bulerías). Minutage 6’44.
7. Agapé . (Tangos de Triana, Jerez y Cádiz). Minutage 4’01.
8. Intuición. (Murciana del Cojo de Málaga). Minutage 2’18.
9. Abandonando. (Fandango de Lucena de Dolores de la Huerta). Minutage 1’20.
10. Milonga de la Piel. (Milonga). Minutage 6’57.
Musiciens :
Matías López « El Mati », chant
Samuelito, guitare
Eva Luisa, danse
Juan Manuel Cortes, percussions et direction
Une production dirigée et réalisée par Juan Manuel Cortes.
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Critique
Femme du début de tout, Eva tente de naître de la glaise qui l’englue, retenue au sol par des lambeaux de terre. Elle entame son passionnant parcours vers sa mise à nu. Le percussionniste découvre avec une joie d’enfant le bonheur de faire du son, de danser son rythme et de s’en abreuver. Le corps est son instrument et tout ce qui retient son attention le devient aussi. Le chant flamenco s’élance, un drôle d’harmonieux chaos, le cantaor expérimente les palos, passe de l’un à l’autre, mais ça ne l’amuse pas, on sent une obstination butée à creuser ce nouveau terreau. Que vont faire ces trois-là de leur solitude ? Eva trouve le calme auprès du guitariste qui semble, lui, s’être fait une belle raison d’emblée et ne poursuit rien d’autre que la suspension du moment. Le cantaor a une fâcheuse tendance à priver Eva de son propre cri. Et ce n’est pas la séduction qui la fera entendre. Ils devront, tous ces garçons, et cette femme, accepter le face à face, ôter leurs oripeaux et construire la tour de Babel du langage artistique. Et y rester pour vivre en paix.
Un spectacle qui nous a laissés à fleur de peau.
Annie Parisot
Fiche artistique et technique
Danse et direction artistique Eva Luisa
Percussions et direction musicale Juan Manuel Cortes
Composition musicale Juan Manuel Cortes, Matias Lopez “El Mati”, Samuelito
Chant Matias Lopez “El Mati”
Guitare Samuelito
Lumières Jean François Desboeufs
Costumes Flamencura, Josefa Torrado
Maquillage Claudia Cortes
Graphisme PriscaB
Photo Prisca B, Juan Conca, J. Lazaro, Jean Louis Duzer